Quand ce petit bout de femme que je porte fort dans mon coeur me demande de parler à mon ami l’univers pour que sa Granny aille mieux. J’en ai les larmes aux yeux.
Je lui promets une belle histoire.
De lui écrire.
D’essayer de trouver les mots justes pour cette amoureuse de lettres.
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Se réveiller à l’aube. Quand toute la maisonnée est encore plongée dans les bras de Morphée. Vêtue d’une tenue légère. Quelques pas maladroits. Je fais lentement glisser la porte coulissante. Mes jambes, encore tremblantes, après une courte nuit de sommeil, me portent jusqu’au bord de la piscine. Je m’étire comme un chat. Les bras tendus vers le ciel. Je m’assieds les pieds dans l’eau. Face aux montagnes. Observant les petits oiseaux qui s’abreuvent de l’eau salée de la piscine. Profiter du temps. Du calme. De l’instant présent. Observer la nature en plein éveil. Comprendre leurs rituels. Respirer depuis la racine. Et être là. Être. Juste être. Bercée par la douce lumière du petit matin.
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Quelques minutes avant de me faire filmer. Je lui dis que je suis stressée. Elle me prend par la main et me fait courir dans le champs. Cheveux au vent. Elle pose sa main gauche sur son coeur et la droite sur son plexus solaire. Elle m’invite à faire de même. On entame le chant de ce mantra. On secoue les bras. On respire à pleins poumons. Je me mets à hurler. Pour me débarrasser de cette boule d’anxiété. Libérer ma voix. Elle éclate de rire. Pliée en deux. Le rire peut toujours tout guérir.
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Elle me demande si elle peut me faire part de son intuition. Elle me rappelle que mon corps ne libère que mes émotions. Petite piqure de rappel que le retour de cette infection. Plonge-toi. Oublie ta tête. Concentre toi sur ton corps. Tes sensations. Introspection.
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Il est sept heures du matin. Je descends d’un pas de plume les escaliers. Me sers deux grands verres d’eau bien glacée. Me prépare quelques morceaux de melon et un pamplemousse frais, laissé sciemment au frigo la veille. Déguste ce petit déjeuner sucré les pieds gigotant dans l’eau. Marmonnant les paroles de la douce mélodie qui coule dans mes oreilles. Cours comme une enfant vers la prairie. Et libère mon corps encore chargé de sommeil en dansant ecstatiquement. Je manque de me tordre une cheville à chaque pas sauté dans les trous du terrain vallonné. Je ris de bon coeur. Le soleil tape déjà fort. Je sens la brise légère sur mon corps dénudé.
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Retrouver ma Corse adorée. J’ai l’impression d’être Marcel Pagnol qui rejoint ses collines. Faire la route avec Daniel, passionné de montagnes. Entre Bastia et Lumio. Avant de rejoindre Calvi. On se comprend. On se sourit. On se raconte nos plus belles randonnées. Les Pyrénées. Les Alpes. Les hauts chemins de Corse. Le Népal. Il me fait rêver en me parlant du Ladakh. Je lui raconte mon passé de parachutiste amateur. Les montagnes vues de là-haut. Il rêve de grimper les volcans en Indonésie. Je lui parle de Bali. Sa compagne Danielle nous écoute avec passion. Qu’il est bon de rencontrer des inconnus juste en levant le pouce. Toute la beauté du monde est à mes côtés. Il parait que j’ai de la chance. J’espère toujours plus la provoquer.
Audrey me prend entre l’île Rousse et la route de la pinède à Calvi. Elle me parle de ses touts-petits qui ont bien grandi. De son mari déposé à l’aéroport. De juillet sur l’île. De son voyage de noce à Bali. Tout me rappelle cette île. Elle s’occupe des minis. Professeur de leurs vies. Des éponges de nos gestes et émotions. De sa belle-famille qui l’accueille ici depuis plus de 20 ans. Je bénis ces rencontres passagères. Ces sourires sur nos visages brunis par le soleil.
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Je le rejoins lui. Au camping de la pinède. Je lui fais signe entre les rideaux blancs de la paillote. Après ces longs mois. Il est plongé dans son cours de yoga. Il m’aperçoit et vient me prendre dans ses longs bras. Chaleur balinaise dans mon petit coeur qui n’a plus été serré depuis quelques semaines. Bien-être instantané. Réaliser que je suis exactement là où je dois être. Entourée d’êtres qui ne me veulent que du bien.
Il me conduit jusqu’à son spot préféré. En hauteur. Pour voir la baie. On déguste des tomates cerises, quelques carottes et du caviar d’aubergine. Le soleil nous tire sa révérence. Les montagnes prennent des couleurs chaudes. Sur leurs sols arides. Rocheux. Rocailleux. Du rouge flamboyant au rose poudré. Dame Lune sortant de derrière les montagnes. Elle file comme une flèche pour rejoindre la voie lactée. Elle va bien nous déboussoler. Il n’a encore jamais vu un tel spectacle. On se croirait sur une autre planète. Moi non plus. Le hasard fait bien les choses.
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