Libre est l’oiseau.

Qui prend son envol pour la première fois.

Seul.

Tout là-haut.

Face au Monde.

Ses yeux rivés sur l’horizon.

Au loin.

Concentré sur tous les mystères.

De l’extraordinaire.

Tout juste à sa portée.

 

Il remet son destin.

Entre ses mains.

À sa Mère.

La Terre.

 

Elle peut faire de lui ce qu’elle veut.

Dérober l’air de si peu.

Le porter à l’infini.

Ou l’abandonner selon ses envies.

 

Il s’assied sur l’herbe mouillée.

Pleine de rosée matinale.

Attendant.

Patiemment.

Du haut de son sommet.

Que le grand vent lui fasse vibrer ses caissons.

 

Pas même un souffle. Ni même une turbulence.

Pour qu’il prenne de l’altitude.

Et touche du bout des doigts.

Ce doux sentiment de liberté.

 

Tandis qu’une jeune brise lui chuchote déjà à l’oreille :

« Viens danser avec moi.

Je te ferai valser.

Je te ferai planer.

Au plus près des nuages.

Au plus près des montagnes.

Tu prendras de la hauteur.

Tu prendras de la grandeur.

Tu frôleras les mers.

Tu effleureras les flans de collines.

Tu caresseras les plaines sauvages.

Tu embrasseras les déserts arides.

Tu tournoieras telle une toupie.

Dans un éternel tourbillon.

Un seul élan de vie. »

 

Songe d’enfant que de déployer ses ailes.

Sentir son corps quitter la chaleur des prés.

Quand sa voile tout juste gonflée.

Le fait devenir si léger.

Et s’élancer.

Dans le vide.

Pour flotter.

Voler.

Au delà des rêves.

Au delà du tangible.

Au delà de connu.

Vers l’inconnu.

 

Comme une délivrance.

Le poids de la terre se dérobant sous ses pieds.

Il se donne à l’alizé.

Et survole de nouvelles contrées.

Son visage baigné par le soleil en plein éveil.

 

Mais où mène ce chemin ?

Pays lointain.

Sans route précise.

Sans tracé.

La nature comme seule alliée.

Pour le nourrir de toute sa beauté.

En parapente cet été.

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